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L'ERRANCE EST HUMAINE

solo forain créé et interprété par Jeanne Mordoj

accompagnement Pierre Meunier
création musicale et interprétation Mathieu Werchowski

Dans ce solo forain, Jeanne Mordoj s’engage dans les méandres de la création.

Elle défriche devant nous un chemin qui n’a rien de rectiligne, à travers le désert du doute et ses sables mouvants, escaladant des sentiers escarpés, déjouant les bâtons que l’on se met, seul, dans les roues, faisant jaillir des fulgurances soudaines.

 

Au centre de l’arène, dans le lieu de l’exhibition, avec le corps, la voix et du papier, l’artiste devient montreuse de ces pérégrinations et de leurs trésors, loin de la vie banale. Sous notre regard, elle s’avance en funambule, marchant sur des œufs.

Tour à tour vacillante et résolue, perplexe et paisible, grave et burlesque, elle se tient dans le vif du moment. Et accomplit chaque acte comme s’il s’inventait sur le champ.

 

Le chant, la parole, la voix ventriloque révèlent les discordances et les querelles souterraines. Le papier, matière fragile et résistante, véritable partenaire, reflète ses états changeants. Elle le déroule, le découpe, le chiffonne, le sculpte, le peint, le malaxe.

Il lui tient lieu de rideau de scène, de paravent, de façade pour ses états d’âme, de peaux et de masques multiples. De coiffe fantastique et de parures de reine, aussi. De panneau vierge où faire éclore par le dessin une horde de femmes férocement vivantes.

 

Au fil des transformations éphémères de la matière et des jeux avec les apparences, Jeanne Mordoj se réinvente sans cesse. Cet « autoportrait de l’artiste en errante », ce portrait forain, nous tend un miroir où chacun peut se voir, sans fard, et sonder ses propres incertitudes.  Comment accueillir nos vagabondages sans but, ce qui semble une faillite de nous-même ? Que répondre à la petite voix qui retient nos élans ? Que fait-on de nos envies de disparaître ? Comment rester dans le qui-vive du présent ? Un spectacle tranquillement déstabilisant, qui suit de près le chemin en arabesques de la création. Acceptons l’invitation.

© Géraldine Aresteanu

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